Comment inclure les populations marginalisées dans les processus participatifs ?
Question | Focus thématiques
5 min
Comment inclure des populations marginalisées dans les processus participatifs ?
L’inclusion des personnes marginalisées est une condition de la légitimité démocratique d’un processus participatif. Elle nécessite des adaptations en termes de recrutement et de cadre des échanges.
Certaines catégories de personnes discriminées ou défavorisées restent souvent absentes des dispositifs participatifs. L’inclusion vise à permettre à tous les membres d'une collectivité de prendre part au débat et d’exercer une influence. Elle s’assure que les participants soient diversifiés (= représentativité) mais aussi que les échanges prennent en compte les points de vue des personnes qui ont le plus difficulté à les exprimer.
Inclure les personnes marginalisées nécessite d’adapter les processus participatifs à deux niveaux : le recrutement et le cadre des échanges.
Adapter le recrutement
Pour s’assurer qu’un groupe de participants soit inclusif, plusieurs moyens sont envisageables lors du recrutement.
Organiser un tirage au sort
Le tirage au sort garantit à chacun une chance égale d’être invité. Cependant, il ne garantit pas l’égale possibilité d’accès et attire souvent des profils similaires.
Assurer un suréchantillonnage de certaines catégories de personnes
Dans un tirage au sort, pour compenser les taux de réponses plus faibles dans certaines catégories de population, on peut augmenter leur quota en intensifiant la mobilisation par un démarchage direct (rencontres au domicile ou la rue, etc.) ou en collaboration avec des associations de terrain.
Fournir des ressources financières et du soutien
Les processus délibératifs doivent prévoir une indemnisation et un défraiement (transport, etc.) ainsi que du soutien non financier (garde d’enfants, traduction, séances d’information, etc.).
Assurer un suivi après le recrutement
Il est important de maintenir la communication avec les participants entre la première prise de contact et le début du processus, de répondre à leurs questions, etc.
Adapter le cadre des échanges
Lieu et temporalité
Le lieu d’échanges doit contribuer au confort des personnes marginalisées (espace familier, cercle plutôt qu’amphithéâtre, etc.), et être accessible. Le moment doit aussi convenir aux horaires de chacun.
Échanges entre pairs et non-mixité
Constituer des groupes de pairs peut aider les personnes qui se sentent moins légitimes à s’exprimer à partir de leurs expériences et intérêts communs. Il peut s’agir d’une étape intermédiaire avant des réunions tous publics.
Accessibilité de l’information
Les informations doivent être préparées pour que tous les participants puissent les comprendre (interprétation et traduction, simplicité du langage, etc.).
Facilitation respectueuse, claire et attentive
Les animateurs et facilitateurs jouent un rôle essentiel. Ils et elles doivent conduire la discussion mais aussi encourager l’écoute active et le respect, veiller à ce que chacun puisse s’exprimer, clarifier, etc.