Des clés pour une participation plus inclusive : retour sur les ateliers
28 nov. 2024
# Inclusion
# Action sociale
Le premier module des Ateliers de la Participation, dédié à l’inclusion, s’est achevé avec succès. Plus de 50 agentes et agents publics et membres d’associations ont participé à l’une des trois sessions pour explorer cette thématique essentielle.
D’abord, avec une visite de terrain, les personnes présentes ont découvert le travail des régisseurs et régisseuses de quartier de la Ville de Gand. Ensuite, une session de réflexion a permis d’approfondir le sujet avec Equal.brussels et la chercheuse Kenza Amara-Hammou (VUB), qui a partagé son expérience en recherche participative auprès de publics éloignés et qui a invité à témoigner Raouf Ben Ammar responsable de l’association “Collectif Citoyen”. Enfin, avec les cas pratiques, une analyse de trois démarches participatives s’étant particulièrement confrontée à l’enjeu de l’inclusion, a clôturé le module en délivrant des conseils à partir de leur expérience.
Enseignements de la visite à Gand
Durant cette journée, deux régisseuses de quartier, Evelyne Deceur et Anne Manhaeve, nous ont présenté leurs rôles, expériences et réalités de terrain. Plusieurs enseignements clés sont ressortis :
Écouter la population et valoriser ses besoins est essentiel pour favoriser l’inclusion;
Trouver des méthodes créatives comme des appels à projets (régionaux ou européens,), des collaborations et la co-création de budgets participatifs permet de répondre à des besoins ciblés.
Travailler en réseau avec le tissu associatif local renforce les démarches participatives;
Bien connaître ses collègues au sein de l’administration, notamment dans les autres services techniques et sur d’autres thématiques, facilite la collaboration;
Adopter une vision à long terme sans se centrer uniquement sur des gains immédiats favorise des projets plus solides.
Le soutien politique est un levier indispensable pour réussir à créer du lien entre les citoyens, citoyennes, société civile et l’administration.
Pistes de réflexion
La session de réflexion a permis d’identifier plusieurs points importants :
Définir l’inclusion est complexe, notamment à un niveau individuel, car en adoptant une perspective intersectionnelle, chaque individu est alors caractérisé par le croisement de nombreux critères (âge, origine ethnique, niveau d’éducation, couleur de peau, revenus, etc.), qui déterminent des situations particulières non-réductibles dans un cadre uniforme ;
Rendre plus inclusive la participation citoyenne se concentre sur la capacité des individus à prendre part au débat et à influencer les choix publics, tandis qu’une ”inclusion sociale” a une portée plus large (emploi, éducation, santé, etc.) ;
L’inclusion est donc à la fois une condition et un objectif des démarches participatives, ce qui peut en faire un objectif paradoxal : jusqu’à quel point doit-on et peut-on inclure sans perdre de vue la décision et le projet auquel est liée la démarche participative ?
Il est essentiel d’écouter les besoins des personnes dites « éloignées », qui souhaitent que leur vécu soit pris en compte. Pour cela, il est important de :
Créer une relation de confiance sur une durée plus longue ;
Garantir une transparence sur le processus et le contrat de participation donné ;
Intégrer le plus tôt possible les personnes au sein des processus.
Cas et conseils pratiques
Les exemples de démarches participatives analysés lors de la dernière session (le projet BRI-Co, les Commissions Délibératives et Megafon) ont permis de dégager des recommandations concrètes pour plus d’inclusion :
Pour créer du lien avec les publics éloignés, il faut aller vers elles physiquement (approche outreach) à travers par exemple du porte-à-porte, d’invitations papier, d’acteurs du quartier ou en faisant appel à des « crieur de rue » ;
Éviter de créer de faux espoirs : l’inclusion sans suivi politique peut briser la confiance avec les publics éloignés et par conséquent exclure plutôt qu’inclure ;
Les éléments clés d’une participation inclusive sont la confiance, la neutralité, le portage politique, la transparence et la présence d’un cadre clair.
Il est nécessaire de penser l’hospitalité des espaces participatifs et l’inclusivité de l’animation pour attirer un public diversifié.
En réponse à tous ces besoins, deux consultantes membres du réseau belge des acteurs et actrices de la participation ont présenté les travaux d’un groupe de travail (lien pour télécharger le guide et la carte mentale), listant les points d’attention et donnant des repères pour penser une facilitation plus inclusive, en améliorant l’accessibilité matérielle, le langage ou la posture d’animation.
Et la suite ?
L’inclusion reste un défi permanent, sans solutions définitives. Assurément, la richesse des échanges et la diversité des perspectives abordées durant ce module témoignent d’une volonté collective de progresser ensemble.
Les différentes interventions ont permis de discuter de l’inclusion comme aspect fondamental pour le cadrage des processus de participation citoyenne, un sujet crucial que nous explorons dans le prochain module d’ateliers. Le pourquoi et le comment d’une inclusion dans la participation doit donc être pensée bien en amont des premiers échanges entre participants.
Nous vous invitions donc à nous rejoindre les 3 et 12 décembre pour analyser ensemble le cadrage des processus participatifs. Nous discuterons des choix stratégiques et méthodologiques pour élaborer un design, un mandat et un processus clairs et adaptés par rapport aux objectifs. Plus d’infos et inscriptions.