La délibération et les mini-publics délibératifs

Définitions

• La délibération collective est un processus de confrontation d’arguments et d’évaluation de leur pertinence, dans le cadre d’une discussion. Elle met l’accent sur le dialogue et l’échange justifié de points de vue.
• Un mini-public délibératif rassemble des citoyennes et citoyens - souvent sélectionnés par tirage au sort - qui délibèrent sur une question sociale ou politique pour formuler des recommandations. Il est convoqué à l’initiative d’une institution publique, de la société civile ou d’un projet de recherche.

Historique

La délibération est théorisée à partir des années 1960 par des penseurs tels que Jürgen Habermas et John Rawls.

Dans les années 1970, le sociologue Peter Dienel crée en Allemagne les « cellules de planification », qui réunissent des citoyens choisis au sort pour décider de projets urbains. Dans le même temps, aux États-Unis, le sociologue Ned Crosby développe un modèle similaire : les « Citizens Juries ».

À la fin des années 1980, le politologue américain Robert Dahl théorise l’idée d’un « minipopulus » (peuple en miniature) rassemblant un groupe diversifié, sorte de microcosme de la société.

Grands principes

Les mini-publics délibératifs se caractérisent par :

• le tirage au sort des participants pour constituer un échantillon représentatif de la société ;
• le processus de délibération, discussion ouverte et argumentée aboutissant sur une déclaration ou des recommandations communes ;
• l’information des participants, par leur interaction et l’écoute d’experts ou de personnes ayant une expérience pertinente ;
• la sélection transparente et pluraliste d’experts qui nourrissent le débat sans l’influencer.

Enjeux

Les principaux enjeux de la délibération et des mini-publics délibératifs sont :

• l’inclusion de tous les participants et participantes, au niveau de leur convocation comme de leur participation à la discussion ;
• l’absence de droit de la participation qui encadre les droits et devoirs des parties ;
• le rôle consultatif ‒ et non décisionnel ‒ des mini-publics délibératifs ;
• la difficulté de tracer l’influence des mini-publics délibératifs sur les décisions ;
• les effets individuels sur les participants et participantes.