Pourquoi et comment élaborer le cadrage d’une démarche participative ?
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Pourquoi et comment élaborer le cadrage d’une démarche participative ?
Le cadrage vise à assurer la pertinence et la qualité d’une démarche participative. Un cadrage réussi acte en transparence les objectifs, les marges de manœuvre et les moyens donnés à la participation.
Le cadrage d’un processus participatif permet de :
définir ses objectifs, sa stratégie et sa gouvernance ;
faire des choix méthodologiques adaptés en matière de design et de méthodes :
élaborer pour les personnes invitées à participer un mandat avec des règles claires ;
anticiper la prise en compte dans la décision publique et le suivi.
Le cadrage stratégique permet donc de concrétiser une vision et un portage politique dans une feuille de route adaptée.
Pourquoi élaborer le cadrage d’une démarche participative ?
Le cadrage vise à :
assurer la pertinence et la qualité d’un processus participatif ;
définir les engagements de chacun et les marges de manœuvre;
veiller au suivi des engagements ;
Comment élaborer le cadrage d’une démarche participative ?
Voici 6 questions clés pour élaborer un cadre pertinent, inspirées par le guide « le participatif » réalisé par la ville de Lausanne, par ailleurs résumé dans ce schéma des étapes clés:
1. Pourquoi souhaitez-vous faire de la participation ?
Les raisons qui justifient le recours à la participation citoyenne sont liées aux objectifs de la participation : démocratisation de la démocratie, création de lien social, amélioration des projets, ou encore acceptation des décisions et communication des politiques publiques.
2. Quelles sont vos ambitions participatives ?
Il s’agit d’évaluer le niveau de participation souhaité, dans quel cadre et avec quels moyens.
Les niveaux de participation sont ordonnés suivant le poids accordé à la participation dans le processus, le plus élevé étant la transformation des politiques publiques et de l’organisation de l’action publique.
3. Quelles sont vos marges de manœuvre ? Quelle partie du projet est-elle discutable ?
Ce point est directement lié au précédent. Il est sa traduction directe à l’échelle du projet mis en débat, pour lequel il faudra définir quelle part peut être ouverte à la discussion et la révision et quelles sont les possibilités d’aménagement du projet suite à la démarche de participation.
Ces aspects doivent être transparents et idéalement communiqués en amont, afin d’éviter méfiance et frustrations. Les limites, c’est-à-dire les aspects non-négociables, doivent être impérativement explicitées et idéalement justifiées et argumentées (par exemple, pour des raisons matérielles, environnementales, politiques, sociales, techniques, budgétaires…)
4. Quelles sont vos ressources financières ?
Les moyens, y compris les ressources internes disponibles, déterminent la durée de la participation, son format, ou encore le recours ou non à des prestataires extérieurs.
5. De quel temps disposez-vous ?
La question de la temporalité (à court et long termes) d’une démarche de participation est importante : s’il faut respecter les engagements de calendrier, il faut aussi donner du temps et prendre soin de la démarche de participation.
La participation en mode projet, suivant des phases arrêtées, permet de donner du rythme à la participation, mais engendre le risque que des personnes soient en décalage avec celui-ci : des personnes qui ont besoin de plus de temps pour se faire un avis ou qui arriveront trop tard dans la démarche
Il est préférable de viser une démarche bien conçue et organisée, avec un public cible et dans un cadre temporel restreint, adapté aux échéances du projet.
La démarche doit faire sens et les résultats devraient être restitués rapidement afin de pouvoir alimenter le projet. Ainsi, les personnes engagées seront véritablement entendues et valorisées.
Il est important de transmettre le planning général et de communiquer régulièrement sur les étapes en cours.
À l’inverse, il faut aussi envisager que la participation sorte du mode projet pour déployer ses effets à long terme, notamment concernant la citoyenneté et le lien social. Ici, les démarches de participation s’inscrivent dans une forme de permanence et de continuité, par exemple à travers des espaces durables et ancrés sur le territoire.
6. Quelles sont les responsabilités des parties prenantes ?
Une démarche participative s’appuie sur divers acteurs complémentaires : administration, acteurs politiques, professionnels et praticiens de la participation, partenaires économiques, institutionnels, associatifs.
Une analyse pertinente permet d’identifier ces parties prenantes, leurs profils et leurs ressources ainsi que d’établir leurs rôles, poids et rapports de force. La même démarche peut être effectuée au niveau du public cible.