Pourquoi et comment évaluer un dispositif participatif ?
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Pourquoi et comment évaluer un dispositif participatif ?
L’évaluation des démarches participatives est un élément important de leur légitimité. Comment effectuer cette évaluation, quels aspects évaluer et pourquoi, auprès de qui et quand ?
Évaluation d’un dispositif participatif et évaluation participative
L’évaluation des démarches participatives consiste à évaluer un dispositif participatif en particulier, ou l’ensemble des politiques de participation menées sur un territoire ou par une organisation.
L’évaluation participative consiste à associer des citoyens et des citoyennes dans le cadre d’une mission d’évaluation d’une politique publique.
Pourquoi évaluer ?
L’évaluation des démarches participatives vise :
l’amélioration continue de ces démarches et des politiques de participation publique ;
le renforcement de la confiance des décideurs politiques, du public et des parties prenantes dans les résultats du processus participatif ;
la connaissance et l’apprentissage.
Quels aspects évaluer ?
L’évaluation peut englober plusieurs aspects :
la satisfaction des participants ;
la qualité du dispositif ;
l’efficacité (rapport entre objectifs et résultats) et l’efficience (rapport entre moyens et résultats) de la politique de participation ;
l’influence sur le système politique et la prise en compte dans l’action publique.
Comment évaluer ?
L’évaluation peut prendre la forme d’un questionnement direct ou indirect. Elle ne doit pas se limiter à un questionnement quantitatif mais englober également des apports qualitatifs.
Pour déterminer la méthode d’évaluation, il faut bien avoir à l’esprit quel aspect on cherche avant tout à évaluer et à quel moment.
Les trois formes d’évaluation d’un dispositif participatif
L’auto-évaluation: effectuée par les personnes engagées dans le projet, elle est notamment utile pour améliorer une démarche en cours et aider les participants à y trouver leur place.
L’évaluation interne : s’étendant en interne au-delà des personnes engagées dans le projet, elle permet aux organisateurs de faire le point sans rester centrés sur cette seule démarche, en vue d’améliorer d’autres projets.
L’évaluation externe : effectuée par un agent extérieur garantissant sa neutralité, elle couvre le plus souvent la qualité du dispositif et la pertinence de la politique de participation dans son ensemble.
Les critères de qualité
L’évaluation des procédures participatives implique d’avoir un référentiel normatif, des critèresde qualité qui permettent de la guider.
De nombreux articles en ligne proposent de tels critères, voire les traduisent directement dans des guides et questionnaires.
Des moments de feedback (individuels ou collectifs, anonymes ou ouverts) peuvent aussi être réalisés auprès des participants et participantes, en cours ou en fin de session.
Plutôt qu’une réelle évaluation, il s’agit d’un principe général d’attention à donner au groupe et à la place que chacun y trouve, avec des coups de sonde pour obtenir un feedback du groupe par rapport à la situation, repérer les éventuels problèmes et les mettre en discussion en vue d’apporter des changements.
3 exemples de cadres d’évaluation de la participation
1. Les repères de l’OCDE pour l’évaluation des démarches de démocratie délibérative
2. Les questionnaires adaptés ‒ avant/après, interne/externe ‒ du Service Participation de la Ville de Bruxelles
Le Service Participation de la Ville de Bruxelles propose différents questionnaires qui abordent l’évaluation de la participation selon différentes perspectives, moments et acteurs :
3. Les questionnaires détaillés pour évaluer a posteriori les assemblées citoyennes
Ces questionnaires sont notamment utilisés dans le cadre des Commissions délibératives du Parlement bruxellois. Ils comparent les positions avant/après la participation afin d’étudier le processus de formation d’une opinion éclairée :